Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Retour colloque 2017 : Les émotions dans notre relation à l’environnement
Retour sur le colloque organisé par Écotopie (anciennement IEP), en partenariat avec l’Université de Liège, le 31 mai au Sart Tilman
Cet évènement inaugurait le lancement d’un programme de recherche collaborative sur ce sujet. Lors de cette première journée d’échange, divers dispositifs ont été mis en place pour faire émerger des questions et mettre en lumière des thématiques spécifiques dans le champs des émotions en lien avec notre relation à l’environnement et les pratiques éducatives.
Séances d’immersion
Pour débuter la journée, les participants ont été répartis dans cinq lieux différents proposant chacun une courte expérience susceptible de faire naitre des émotions (montage vidéo ou « cabinet de curiosités nature » réalisé par G. de Potter).
Joie ou peur, colère ou tristesse… : chacun a pu vivre la mise en situation de manière différente, en fonction de sa sensibilité, de ses besoins, de ses préoccupations et de ses valeurs.
A la « sortie » de ce moment à vivre, nous avons pris le temps de nous relier à notre corps, afin de prendre conscience de notre ressenti corporel, sous la guidance de 5 animateurs (Florence Guastella, Corinne Mommen, Martine Rensonnet, Ingrid Albert et Vincent Wattelet).
Ensuite, chaque participant a pu identifier plus précisément le type d’émotion ressentie à l’aide de l’outil « roue des émotions ».
Enfin, de retour tous ensemble, nous avons composé une roue géante des émotions du groupe.
Séance plénière : Exposés et échanges avec divers intervenants
La deuxième partie de la matinée fut consacrée à une séance plénière durant laquelle les participants ont pu écouter et questionner des intervenants d’horizons divers.
Christine Partoune, présidente de l’IEP, a distribué la parole entre les intervenants :
- Anna Tcherkassof (responsable pédagogique du Master de psychologie à l’Université de Grenoble et responsable de l’axe de recherche « Risque et adaptation au changement (RAC) ») a abordé la définition des émotions et la question de leur universalité.
- Jean-Claude Génot (ingénieur écologue, chargé de mission pour la protection de la nature au parc naturel régional des Vosges du Nord) s’est particulièrement attaché à la peur de la nature et aux comportements humains à l’égard de celle-ci.
- Vinçent Wattelet (psychologue et animateur) et Corinne Mommen (animatrice) ont évoqué les liens entre émotions, changements et mise en action.
Après un premier tour de table des intervenants, les participants se sont rassemblés en sous-groupes pour rédiger des questions d’approfondissement communes. Chaque sous-groupe avait la consigne de sélectionner une question principale. Les intervenants ont ensuite apporté leurs réponses à ces questions. Les voici retranscrites telles qu’elles furent notées ce jour-là :
- Pourquoi Homo sapiens est-il toujours exclu de notre définition de « Nature » ?
- N’y a-t-il vraiment aucune émotion universelle ? Questionnement par rapport aux angoisses existentielles Comment activer/canaliser/gérer le passage à l’action à partir des émotions ?
- Est-ce que tout le monde peut être touché par le mal de terre ? Y a-t-il des insensibles ?
- Comment poser un cadre sécurisant/sécurisé en tenant compte des zones de conforts et d’inconforts et des tempéraments de nos publics pour accueillir, mais aussi faire vivre des émotions ?
- Lors d’une animation, lorsque des émotions vives sont suscitées dans un public d’enfants, que faire avant de clôturer l’animation ? – cadre, outils…
- Comment baliser le partage des émotions entre les participants, quand on sait que l’action citoyenne proposée dans le cadre d’une animation est une goutte d’eau dans l’océan, ça ne changera pas les choses dans l’immédiat ?
- Est-ce que permettre aux participants d’exprimer leurs émotions suffit ? Quels outils, quel timing, quelle formation…
- Quelle légitimité l’animateur en ErE a-t-il pour susciter ou faire face aux émotions ou au manque d’émotions ? Quelle limite entre l’animateur et le psychologue ?
- Comment rendre le changement désirable grâce ou malgré les émotions ?
- Comment amener un public pour passer de l’émotion à l’action ? Quel processus, quelles recettes ? Comment toucher un public peu sensibilisé ?
- Est-ce qu’on peut jouer sur la plasticité cérébrale pour stimuler une émotion permettant de passer à l’action ? Quelle émotion est la plus favorable pour passer à l’action ? Comment stimuler l’empathie ?
- Quid de la durabilité des changements de comportement initiés par les émotions lors d’un atelier/animation/vécu ?
- Comment unifier notre transition intérieure, nos besoins de partager, nos émotions et nos connaissances au sein de notre pratique professionnelle ? Quel changement au niveau des pratiques éducatives ? Comment être/se sentir légitime ?
Pause et repas
Ateliers
L’après-midi a laissé la place aux témoignages et expérimentations de pratiques de terrain. Les participants ont été répartis en 6 sous-groupes pour vivre un atelier reliant émotions et environnement. Ils ont été clôturés par un questionnement afin de pousser la réflexion un cran plus loin.
Les six ateliers proposés étaient :
- Balade silencieuse, avec Gabriel de Potter (animateur/formateur Education-Environnement asbl)
- Stage d’abandon nocturne, avec Jean-Claude Génot (ingénieur écologue, écrivain)
- Travail qui relie, avec Corinne Mommen (animatrice/formatrice Humus asbl et Terr’Eveille)
- Balade castors, avec Vincent Louwette (animateur nature Natagora)
- Posture de l’animateur en présence de ses émotions et de celles des participants, avec Vincent Wattelet (psychologue, animateur, formateur Réseau Transition et Terr’Eveille)
- Masques : art, émotions et environnement, avec Frédérique Muller (responsable des projets « environnement » chez PointCulture)
Clôture et perspectives
Après les ateliers, les participants se sont rassemblés en séance plénière. Les nombreuses questions issues des ateliers ont été brièvement synthétisées afin de donner un aperçu des discussions.
Marie Bylyna, conteuse professionnelle et formatrice à l’IEP, nous a ensuite emmenés dans le pays de Herve par l’intermédiaire d’une histoire contée. À la suite de ce moment, les participants ont été invités à partager un verre de l’amitié.
Cet évènement inaugural avait pour ambition de faire émerger des questions et de mettre en lumière des thématiques spécifiques qui seront explorées et approfondies par la suite, avec la perspective de développer de nouveaux savoirs et de faire évoluer les conceptions et pratiques pédagogiques. Vu le nombre de questions et de demandes d’approfondissement, cette journée d’échange nous renforce dans notre volonté de poursuivre notre programme de recherche.
Remerciements
L’IEP tient à remercier chaleureusement les nombreuses personnes qui ont contribué à l’organisation de ce colloque.
Photographies
Toutes les photographies ont été réalisées par Guy d’Artet.
Retour en images
Un petit instant...
Les images sont en cours de chargement