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Retours du colloque international « L’éducation par la nature »
Du 18 au 22 juillet 2022, a eu lieu le colloque international « Les pratiques d’éducation par la nature » : quels enjeux pour la formation des professionnel.le.s de l’éducation. Cet événement inédit a été co-organisé par le laboratoire de recherche IMAGER de l’Université Paris Est Créteil, le laboratoire de recherche LIRDEF de l’Université de Montpellier et l’association Sologna Nature et Culture.
Durant ce colloque, Christine Partoune a donné une conférence sur la question suivante : Comment relier profondément les futurs enseignants avec la nature ?, à visionner ci-dessous.
Les autres podcasts et tables rondes du colloque sont accessibles depuis le site de Ma petite forêt.
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PARTOUNE Christine, Haute École Libre Mosane (HELMo) Liège – Département pédagogique, Didactifen – Uliège, Écotopie – laboratoire d’écopédagogie
Si l’on soutient l’idée que l’éducation par la nature devrait constituer un axe majeur du projet pédagogique de tous les établissements scolaires – et pas seulement des écoles qui l’accueillent favorablement eu égard au public qui les fréquente – alors il faut s’interroger sur les conditions requises pour qu’une éventuelle injonction institutionnelle rencontre l’adhésion des principales parties prenantes (direction – enseignants et parents). Cette préoccupation est cruciale si l’on veut éviter que l’éducation par la nature renforce les inégalités socio spatiales et polarise les différences culturelles concernant la relation à la nature au sein de la population. Elle renvoie à la responsabilité des pouvoirs publics, des instituts de formation des enseignants, des communautés éducatives scolaires et du milieu associatif en Éducation relative à l’environnement.
La conférence s’appuie sur les résultats d’une recherche en didactique relative à ces conditions, menée en Belgique francophone par des formateurs-chercheurs d’une haute école pédagogique dédiée à la formation initiale des enseignants, l’HELMo Liège, en partenariat avec l’association Ecotopie – laboratoire d’éco pédagogie. L’identification du profil des futurs enseignants du primaire, l’analyse des freins institutionnels et sociétaux, ainsi que l’analyse critique des pratiques de formation mettent en évidence la nécessité d’envisager comme finalité, en termes de développement personnel, la transformation profonde des attitudes et des comportements des étudiants à l’égard de la nature. A cet égard, les stratégies de formation les plus fréquentes, malgré leurs qualités, n’ont guère les moyens d’aller à l’encontre de la « culture de la chambre » qui s’est généralisée, et qui entrave la perspective d’allier une éducation par la nature au service du développement de l’enfant, tout comme au service du développement d’une écocitoyenneté heureuse et engagée collectivement.
En réponse à cela, la recherche a évolué en recherche-action-formation, avec la conception, l’expérimentation et l’évaluation d’une formation pilote : un écostage fondé sur l’apprentissage par le service durant un quadrimestre, dans une structure soutenant des projets en éducation relative à l’environnement. Les étudiants volontaires, partenaires de la recherche, ont témoigné positivement de l’impact majeur de cette stratégie de formation sur leur développement, tant personnel que professionnel. L’écostage expérimenté apparaît donc comme prometteur, bien qu’il faille certainement envisager un accompagnement différent pour enthousiasmer un public plus large, qui ne serait pas preneur au départ. Il reste aussi à envisager la transformation des contextes d’enseignement, à différents égards, tant matériels qu’humains : disponibilité, dimension et qualité des espaces de nature proches de l’école ; sécurité routière ; équipement approprié ; mentalités des parties prenantes. Nous concluons par une série de questions susceptibles de nourrir un débat.