Vers une éducation au climat robuste et émancipatrice : regards sur la Fresque du climat

La Fresque du climat, c’est à la fois un schéma visuel créé à partir d’un ensemble de cartes illustrées, un atelier de 3h et une association rassemblant une cinquantaine d’employés. Depuis quelques années, le succès grandissant de la Fresque du climat a vu se multiplier le nombre d’animateurs et d’animatrices qui l’utilisent. C’est sur la demande de certain·es et à partir de questionnements du secteur de l’éducation relative à l’environnement en Belgique que nous avons imaginé ce projet d’article. Quelles sont les clés du succès de la Fresque du climat ? Quels sont ses atouts et les limites ? Que dit ce succès de notre société ? De quelle éducation au climat avons-nous besoin ?

Cet article est aussi une boite à outils et un laboratoire de réflexions pour tous ceux et celles qui animent la Fresque du climat au quotidien. Prenant comme point de départ l’analyse d’un dispositif, notre article est aussi devenu un espace de valorisation de la fonction d’animateur ou d’animatrice au sens large. En effet, ce dont nous ont convaincu toutes les rencontres au fil de cette recherche, c’est l’importance de se pencher sur les usages et non pas uniquement sur les outils et les déroulés prescrits par leurs créateurs. Les animateurs et les animatrices questionnent, personnalisent, adaptent, arrangent, composent et créent. Leurs êtres pluriels observent finement leurs publics en situation : ses croyances, ses attentes, ses réactions, ses blocages…. Loin d’un processus répétitif et standardisé, c’est un travail constant d’adaptation et de réévaluation des dispositifs et de leurs effets sur les publics. En fin de compte, si notre étude ouvre des pistes de réflexion et des appuis pour l’action, elle ne procure aucune recette miracle pour une éducation au climat robuste et émancipatrice. Cet horizon est nécessairement l’œuvre de celles et ceux qui cheminent dans cette direction au quotidien.