Les anxiétés écologiques : une déconstruction nécessaire pour l’action citoyenne en faveur de l’environnement

Selon les psychosociologues David Faure, Danielle Hans et Christian Michelot, le sentiment ou l’affect d’anxiété a aujourd’hui « envahi l’espace public ». Avec les attentats terroristes en Belgique et dans le reste de l’Europe, par exemple, qui laissent planer le sentiment d’une menace toujours latente mais désespérément impossible à prévenir. Des événements tragiques qui ne seraient pas isolés mais s’articuleraient à d’autres sources contemporaines d’anxiété aussi multiples que variées pour façonner le terreau structurel d’un vrai « malaise contemporain ». Les auteur·e·s identifient quelques-unes de ces autres sources : le marasme économique et financier, l’injonction à l’excellence, la dérégulation et la précarité, l’instabilité géopolitique, l’affaiblissement démocratique, l’exil et les migrations ou encore la « généralisation des dispositifs de traçage et de surveillance ». Autant d’événements et processus qui, parce qu’ils semblent opérer à une échelle qui dépasse notre capacité d’action, génèrent un sentiment d’impuissance et de culpabilité tel qu’il pénètre l’ensemble du tissu social. Un contexte anxiogène auquel les changements climatiques et le lot d’images catastrophiques qu’ils charrient contribuent certainement.